
« Je même en elle »
par Julie-Anne De Sée
aux Editions Tabou
Jamais le genre n’a autant fait couler d’encre, enfiévré les médias et les réseaux sociaux. Véritable phénomène sociétal, ou simple effet de mode ? Le genre et sa fluidité a toujours été sujet et objet de préoccupations, de fantasmes, de tabous, voire de répression. De l’antiquité à nos jours, de l’androgyne originel aux artistes se jouant des genres, le désir de devenir cet autre du genre qu’ils n’ont pas est incoercible chez ces hommes qui se féminisent, ce en dépit de condamnations édictées au nom de la morale publique ou de l’éthique religieuse. Des hommes se livrent, des portraits se dessinent. C’est en les revisitant à l’aune de la littérature, des mythes et des textes fondateurs, des arts et des sciences humaines que l’on peut mieux saisir ce qui les anime. En ce XXIe siècle, notre société hétéronormée est-elle prête à accepter ceux – et celles – qui oscillent entre deux genres ? Est-elle plus encline à les accueillir avec bienveillance ? Qu’ils soient sissy, travesti, t-girl, cross-dresser, fétichiste travesti, queer ou drag-queen, il leur est encore parfois difficile d’oser affirmer : “Je” même en “elle”.
Julie-Anne De Sée
Bercée de littérature et de l’amour des beaux livres dès son plus jeune âge par un père libre penseur et humaniste, Julie-Anne de Sée dévore avec délice la bibliothèque paternelle ouverte ‘à sa curiosité sans restriction aucune. Enfant unique, rêveuse et solitaire, elle y pique les traductions de Virgile pour ses versions latines, découvre Pierre Louÿs, DH Lawrence, et Pauline Réage pendant que ses camarades s’échangent encore le dernier Club des Cinq.
Elle se promet alors qu’elle aussi sera écrivain. Plus tard, les rencontres amoureuses, les découvertes sensuelles et enfin l’homme qui va marquer sa vie vont l’amener à l’écriture de son premier roman érotique : « Amuse-bouche ». Elle récidive avec « La pâle heure sombre de la chair » et fait appel à Xavier Duvet, dessinateur de l’érotisme ambigu, pour illustrer l’ouvrage.


